Nous ne sommes pas de grands militants pour la planète, nous n’avons pas les moyens de nous offrir une Tesla, mais La Courtysane aime son environnement et souhaite, à son échelle, faire ce qu’elle peut pour le conserver.

En 2015, quand nous avions dû choisir nos bouteilles, nous avions jeté notre dévolu sur un modèle que nous trouvions très beau. Il était aussi très cher, mais franchement quand on aime on ne compte pas ! Bref, à l’époque nous les avions choisies uniquement pour leur style, mais … elles cachaient un petit quelque chose de très particulier.

Sans le savoir, nous avions choisi un modèle de bouteille de luxe, et pour cause, il était prévu pour être lavé et recyclé. Ces bouteilles sont épaisses et donc prévues pour de multiples cycles, contrairement à la plupart des emballages qui circulent sur le marché et qui sont destinées à un usage unique.

Alors, en ayant pris connaissance de cet état de fait, autant aller jusqu’au bout de la démarche.

Nous lavions (du verbe laver…) déjà depuis longtemps les bouteilles qui nous revenaient et les recyclions. Jusqu’au jour où, équipé de ma lance à haute pression, je m’attaque à un lot de plusieurs centaines de bouteilles. Joyeusement (au début) je gicle, frotte, contrôle et recommence et encore et encore… quand au bout de deux bonnes heures je regarde ce qu’il me reste ; et là paf, le moral s’effondre, le calcul est rapide à ce rythme j’en ai pour le reste de la journée, c’est l’horreur je n’en peut plus.

Je veux bien recycler mais pas au prix de mes journées, je préfère brasser !

Sans réfléchir plus loin, je google un peu et trouve une entreprise de lavage industriel. Fantastique une solution ! Bon quand je reçois la facture c’est pas Byzance, c’est quasiment aussi cher de faire laver une bouteille que d’en acheter une neuves. Je comprends mieux pourquoi la plupart des brasseurs artisanaux ne récupèrent pas leur bouteilles, ils ne sont pas fous eux !

Mais bref, même si je n’y gagne presque rien, faisons cela pour la Planète et basta ! Alors on organise les lavages et ça marche du tonnerre, ou presque …

Voila, une fois les paniers remplis de presque 2’000 bouteilles, ils sont transportés à l’usine de nettoyage et retournés, nickel propres… quel boulot d’évité, mais voila, le hic est que l’entreprise en question, malgré ses super installations, n’arrive pas enlever toutes les sortes d’étiquettes… uniquement celles encollées avec une colle soluble à l’eau sont acceptées.

Et là ! les problèmes commencent !

Oui, car les machines à étiqueter sont quasiment toutes prévues pour fonctionner avec des étiquettes sur rouleau, pré-encollées avec… de la colle insolubles !!!

Et là, c’est un casse-tête sans nom.

Pour encoller avec une colle soluble, à moins d’acheter des étiquettes qui coûtent le prix de la bouteille (véridique !), nous avons dû faire l’acquisition d’une machine aussi vieille que … notre voiture ? non quand même pas, disons une machine datant de l’époque ou l’on faisait tout avec un gros moteur électrique, des engrenages, des chaines de transmission et de cames, bref un truc lourd très lourd, très très lourd !

Nous avons donc trouvé une machine à étiqueter d’occasion pas chère (forcément) plus ou moins en état de marche mais qui pouvait utiliser de la colle soluble à l’eau, Fantastique !

Je ne vous raconte pas le bonheur pour descendre ce monstre d’acier de 400 kg (véridique !) dans notre brasserie qui se trouve au bas d’une escalier de 1 mètre de large avec un contour en épingle au milieu… c’est en réalité allé tout seul, car la machine montée sur un diable (bien que la machine aie effectivement quelque chose d’un peu démoniaque, nous ne parlons pas de cela ici, mais d’un de ces truc à roues qui permet de transporter des charges) est descendue toute seule malgré 3 solides gaillards tentant de la retenir. Mais voila, seuls les murs ont soufferts, vous imaginez bien que notre tank n’a pas bronché le moins du monde…

Et voila, nous avions enfin la solution : Des bouteilles chères mais prévues pour le recyclage + une entreprise de lavage chère mais qui fait du bon travail + une machine à étiqueter monstrueusement lourde et vieille = Brasserie Responsable !!!

Mais je sens que le problème suivant est à la porte, je me trompe ? oups, peut-être …