…et tout refait !

Les derniers brassins ont été un enfer… le manque de place dans une brasserie est une contrainte ingérable, chaque mouvement devient un cauchemar en cuisine ! Imaginez, une caisse de bières remplies fait plus de 13 kg et vous devez en déplacer 80 à plusieurs reprises, pour chaque étape, pour chaque brassin. Quand ces opérations passent par des endroits où il est nécessaire de se faufiler avec la caisse portée en dessus de votre tête, ce n’est plus de la cuisine, c’est un parcours du combattant !

J’ai craqué, la décision est prise je vais abattre un mur et agrandir la brasserie c’est décidé, plus question de travailler dans ces conditions !

Avec l’aide d’Anthony il ne nous aura pas fallu plus d’un jour pour déplacer les installations et, parfois à coup de masse, abattre cette cloison qui nous sépare de ces si précieux mètres carrés. C’est fait, la brasserie est dans un état de chantier indescriptible, mais quelle place !!! j’ai l’impression de pouvoir respirer à nouveau…

Mais on ne brasse pas dans ces conditions, il faut tout refaire maintenant, les installations sont en sécurité dans un coin de la pièce, soigneusement recouvertes d’un plastique protecteur,  mais pour le reste, c’est une véritable vision de champ de bataille.

Je saisi l’opportunité de ce chantier pour refaire l’éclairage et bien d’autres éléments qui étaient déficients depuis bien longtemps aussi. En fait… je refais tout, je profite pour changer aussi les meubles que j’avais bricolés à l’époque pour les remplacer par du matériel professionnel.

Quelque jours à peine avant un confinement qui aurait bloqué mon chantier, Henry arrive encore à me livrer le revêtement de sol, c’est fantastique, j’ai tout à disposition pour réaliser les travaux même si le monde autour de nous s’arrête en ce printemps 2020.

A temps très partiel, élément après élément, avec l’aide précieuse aussi de Jérôme et Jonathan, le chantier avance mais il va prendre malgré tout plusieurs mois. Je m’y attendais, mais je suis heureux de voir le bout, c’est éprouvant. Ma famille n’en peut plus d’entendre la perforatrice faire vibrer toute la maison.

A mi-avril, les choses commencent à reprendre forme, le sol a été posé, les murs ont été refaits, l’éclairage posé, et les premiers meubles peuvent enfin être installés, c’est tellement encourageant de voir cela se reconstruire.

Mais je sais qu’il ne faut pas se leurrer, il y a encore une liste sans fin de tâches à effectuer avant de remettre en fonction la brasserie, c’est le prix à payer quand on vise un « à fond ».

L’agrandissement et rénovation de la brasserie passera également par le déplacement du compresseur-groupe-froid (Merci à Jérôme et Jonathan, mes terrassiers bétonneurs de choc), par l’installation d’un monte-charge (fini de monter les caisses à l’étage par les escaliers !!), la reprogrammation du système de gestion de la température des fermenteurs (en y ajouter une fonction de chauffage par la même occasion), une nouvelle ventilation bien moins bruyante, un nouvel échangeur de chaleur, un système de canalisation centralisé pour les transfères de moût et bière.

La dernière touche du gros œuvre est symbolique mais si jouissive, je fixe au mur, fièrement, mon magnifique FOURQUET en bois (ustensile traditionnel dont se sert le brasseur pour mélanger l’eau et le malt dans la cuve d’empattage), c’est en quelque sorte l’inauguration de la nouvelle brasserie, c’est la fête !

Je suis un brasseur comblé, ces nouvelles installations son fantastique et les brassins reprennent de plus belle, quelques retouches sont inévitables, mais ça fonctionne !

Mais, voila, à mes yeux  il manque encore quelque chose, un vieux rêve un peu fou…