La mise en marché de nos bières prend doucement de l’ampleur, malgré notre absence totale de prospection active ou autres publicités, le bouche à oreille fait son travail à un rythme qui nous convient parfaitement. Cependant il devient évident qu’il faut maintenant investir, nos moyens de production nous permettent alors de produire et fermenter des brassins de 100 litres (1 « hecto » comme on dit dans le milieu), c’est insuffisant et donne trop de travail pour répondre à la demande grandissante.

Les catalogues de fournisseurs de matériel, avec leur magnifiques installations finissent par avoir raison de notre réticence à l’investissement, nous cédons à l’attrait de l’INOX !

Nous passons à l’acte en achetant un magnifique fermenteur cylindro-conique avec circuit de refroidissement. Il a une capacité de 200 litres (2 hecto), son arrivée est un jour de fête !

Presque anecdotiquement nous l’avons accompagné d’une installation de pompage alimentaire, fini les transfères de moût brûlant en manipulant des cuves avec des palans. Sans le savoir vraiment, cette nouvelle technologie va simplement bouleverser nos processus. Quelques défis technologiques plus tard, c’est une véritable libération de contraintes physiques pénibles et, nous l’apprendrons plus tard suite à l’accident d’un brasseur de notre région, un danger réel de brûlures graves potentielles qui est évacué.

A ce moment la brasserie fait 15 mètres carrés (!!) avec une zone de stockage de 10 mètres carrés attenantes. Même si minuscule, elle a encore le potentiel (nous le verrons plus loin) de monter en puissance. Elle est contient une cuve d’empâtage-cuisson de 100 litres chauffée par un système électrique fait maison, d’une cuve de filtration, d’un groupe froid régulé, destiné au refroidissement du fermenteur (installation bricolée à partir d’un congélateur modifié) et d’un évier double récupéré d’un ami qui vient de changer sa cuisine.

Nous sommes en mesure de produire des brassins de 200 litres, nous avons réussi à doubler notre production !

C’est aussi dans cette période que nous avons notre premier contrôle officiel d’hygiène. Le contrôleur est un peu surpris par les installations faites maison et la petitesse de la cuisine de brassage, mais il n’a rien à redire (sauf quelques trous au mur qu’il faut reboucher 🙂 ).

Décidément, tout va bien dans le meilleur de mondes, nous pouvons maintenant souffler et produire sereinement nos bières préférées…

Mais cela va basculer en quelques heures…